Les Français ingèrent trop de cadmium.

L’Agence de sécurité sanitaire française, l’Anses, voudrait réduire leur exposition à ce métal cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction. Elle juge « indispensable » de réduire les teneurs en cadmium des engrais chimiques, importante source de contamination de l’alimentation et de l’eau. Les enfants sont les plus surexposés à ce polluant.

Le cadmium est classé parmi les métaux lourds et substances dangereuses prioritaires. Il est « reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction », il « entraîne chez l’Homme des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée, notamment par voie orale via l’alimentation et l’eau de boisson », explique l’Anses dans un avis émis le 26 septembre 2019 (https://www.anses.fr/fr/content/exposition-au-cadmium-l%E2%80%99anses-propose-des-valeurs-limites-pour-mieux-prot%C3%A9ger-les).

Or le cadmium est présent partout sous forme d’élément trace métallique (ETM). La contamination de l’environnement provient essentiellement des industries (métallurgie du zinc, accumulateurs nickel-cadmium…) même si leur contribution est en forte baisse, selon un rapport officiel (https://www.oieau.fr/eaudoc/system/files/DAMY_vf_sr.pdf).

 

Le cadmium des engrais chimiques finit dans les aliments et l’eau

 

Mais les engrais chimiques, largement utilisés en agriculture conventionnelle pour accroître les rendements, sont aussi en cause. Ils contiennent du cadmium, qui est une impureté, à des doses plus au moins élevées selon leur provenance. Ce polluant pénètre facilement dans les végétaux et entre ainsi dans la chaine alimentaire.

La part non absorbée par les cultures s’accumule dans les sols. Lors des fortes pluies, le cadmium est emporté vers les rivières, les mers et le sous-sol, contaminant les eaux qui sont une autre source d’exposition humaine.

Des aliments de base sont contaminés en cadmium

Les aliments les plus contaminés sont d’ailleurs les mollusques et crustacés qui filtrent et concentrent les polluants contenus dans l’eau. Viennent ensuite les céréales et notamment les pains et les produits de panification qui restent un aliment de base en France, et les racines riches en amidon comme les pommes de terre et produits dérivés très consommés eux aussi, notamment par les enfants (https://www.who.int/ipcs/assessment/public_health/cadmium/fr/).

Après des décennies d’utilisation intensive des engrais chimiques, il n’y a plus de doute : les Français ingèrent du cadmium via l’alimentation et même au-delà d’un seuil limite de 2,50 microgrammes de cadmium par kilogramme de poids corporel par semaine. L’Anses estime que cette dose hebdomadaire tolérable (DHT), définie par l’agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa) en 2009, est dépassée chez 0,6% des adultes et 15% des enfants en France. Il s’agit là de la partie émergée de l’iceberg.

Environ 15% des enfants sont surexposés au cadmium

Des teneurs plus basses « apparaissent indispensables pour réduire l’accumulation du cadmium dans les sols et son transfert vers les cultures et les eaux superficielles et souterraines » avec le but « d’accroître la protection des populations exposées au cadmium par l’alimentation », conclut l’Anses. C’est maintenant au gouvernement de décider.

L’omniprésence de ce polluant majeur, auquel il est quasi impossible de se soustraire, rappelle l’importance des actions de prévention, notamment contre le cancer.

Que faire pour se protéger des métaux lourds ?

– Bien sûr, essayer d’éviter autant que possible l’exposition au cadmium.

– Si vous avez déjà des symptômes indiquant une possible contamination (anémie, rhinite, emphysème, ostéoporose…), voyez votre médecin et demandez à faire un dosage des métaux lourds. Le dosage se fait par une analyse d’urines, il n’est pas invasif.

– Si vous souffrez d’un taux élevé de cadmium, faites une cure de deux mois avec un produit de chélation orale pour métaux lourds (Signature Chelate par exemple). Une supplémentation en vitamine D et en Calcium peut aussi être recommandée.

– Parce que le cadmium est cancérogène, deux cures par an avec des anti-cancérogènes naturels et non toxiques peuvent être utiles : parmi les produits Beljanski, le Pao Pereira et le Rauwolfia Vomitoria peuvent être utilisés en cure de deux mois par exemple, deux fois par an.

Par Anne-Françoise, journaliste alimentaire